Francis Yard (1876-1947)
Francis Yard est natif de Boissay, petit village proche de Blainville.
Cultivateur, puis instituteur, d'une grande éruditon, il est connu pour ses contes et poèmes célébrant la nature, la vie paysanne, et le pays environnant.
Un de ses contes les plus fameux est "Le Trésor de Blainville".
Le ``Poète des Chaumes'' et Ferdinand Berthelot étaient liés par une solide amitié, très ancienne. Dans une lettre à Berthelot datée de septembre 1946, donc six mois à peine avant sa mort (février 1947), Yard relate leur première rencontre :
«Mon cher Berthelot, cher vieil ami,
Dimanche ce sera le 29 septembre, la foire St-Michel à Blainville. Souviens-toi... Ce jour-là, en 96, nous nous sommes rencontrés pour la première fois chez le père Martin. Nous avons passé l'après-midi ensemble, et dans la nuit, jusqu'à deux heures du matin, nous avons bavardé en allant d'une côte sur l'autre. Cette nuit-là tu n'as pas dansé!... Plus tard j'ai compris que tu avais fait le sacrifice de ton plaisir du bal pour rester avec moi, afin de mieux consacrer notre amitié naissante...
Si l'on nous avait dit que cinquante ans plus tard, je t'écrirais pour te rappeler ce cher, ce très cher souvenir, nous ne l'aurions pas cru. Et pourtant...
C'est pourquoi je te griffonne ces quelques lignes. Reçois-les, cher Ami, comme un témoignage d'amitié fidèle et fervente pour l'homme si bon, et pour le très pur Artiste que tu es; c'est-à-dire par admiration et de tout cœur.
Et je t'embrasse fraternellement.
Francis Yard»
En 1896, Yard avait alors 20 ans, et Berthelot, 34.
Pour son premier recueil de poèmes, Dehors, qu'il publie en 1900, il a recours aux talents de dessinateur de Berthelot pour en illustrer la couverture. (Athanase François Yard se fera appeler plus tard Francis Yard.)
Les dédicaces de Yard à Berthelot sont chaleureuses. Ci-dessous, celles de La Maison des Bois (1925) et du Roi Octobre (1930).
Enfin, on doit à Bertherlot un très beau portrait de Francis Yard, jeune et rêveur, qui contraste avec les portraits plus tardifs du poète, et même avec l'image que celui-ci donnait de lui même.
