Ferdinand Berthelot
Autoportrait (vers 1920)
Ferdinand Berthelot est né le 15 décembre 1862, à Blainville, dans une maison qui existe toujours, à côté de l’actuelle boulangerie. Son père, François Frédéric, est serrurier-mécanicien; sa mère, Pauline Aimée Roquelin, lingère. Il a un frère, Louis François, et une sœur, Aimée Blanche.
Ses études furent probablement limitées à l’Ecole Communale, et il devient clerc de notaire. Cette situation ne devant pas remplir ses aspirations, il prend des cours du soir à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen. On raconte qu’après sa journée de travail, il partait à pied à Rouen pour suivre ces cours, et revenait dans la soirée par le même moyen !
A l’Ecole des Beaux-Arts, ses maîtres, Edmond Lebel et Philippe Zacharie, sont satisfaits de ses progrès, et le recommandent pour suivre des cours avec Jean-Léon Gérôme à Paris.
Il devient donc artiste-peintre. Ses œuvres sont essentiellement des paysages, et quelques portraits.
Il dut aussi prendre des cours de sculpture. On lui doit ainsi plusieurs bustes, dont celui de Charles-Antoine Bérat, et trois Monuments aux morts, dont celui de Blainville-Crevon.
Parenté proche de Ferdinand Berthelot
La maison familiale. A gauche: carte postale (avant 1913). A droite: tableau de Berthelot.
C’était un excellent marcheur qui arpentait toute la région autour de Blainville, de Rouen à Buchy. Au cours de ses pérégrinations, il faisait des croquis, et composait ses tableaux de retour à son atelier. Il sympathisa avec Francis Yard, un autre grand amoureux de notre région. Il observe avec précision la nature. Son style est figuratif, et permet souvent de reconnaitre les endroits qu’il a représentés.
Paysage en hiver. L'artiste a bien su capter la lumière de l'hiver dans notre région.
Monument aux morts de Blainville-Crevon. Gauche: vue générale; droite: détail.
Hormis quelques séjours à Darnétal, il passa l’essentiel de sa vie à Blainville. La municipalité avait mis à sa disposition un logement dans l’ancienne Mairie, place de l’Eglise, qui était partagée avec une salle de classe.
Plusieurs Blainvillais se souviennent de Ferdinand Berthelot dans les années 1950. Il traversait le village, légèrement voûté, avec sa grande barbe, et son chapeau d’artiste. Il allait ainsi chercher son pain à la boulangerie, ou déjeuner chez ses amis. Notamment, tous les dimanches, il allait déjeuner chez Madame Ménage.
Il laisse ainsi le souvenir d’un homme simple, modeste et généreux. Berthelot accueillait facilement les enfants du village venus le regarder travailler dans son atelier, et suscitait ainsi des vocations.
Un matin de février 1952, son ami Adrien Desvauds, instituteur dont la classe jouxtait le logement de Berthelot, le découvrit endormi pour toujours. Il repose au cimetière de Blainville, au cœur du monde qu’il aimait tant.
Ses modestes biens furent dispersés au cours d’une vente mobilière. Les tubes de peinture furent récupérés par les enfants du village qui, pour certains, démarrèrent ainsi d’heureuses aventures.